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40 ans d’histoire du festival racontés par les témoins aux festivaliers
40 ans d’histoire du festival racontés par les témoins aux festivaliers
Les doyens et leurs successeurs partagent leurs souvenirs

Par : Sihem Bounabi. La Tribune (21/07/2007)

La genèse de la création du festival et l’esprit de liberté d’expression qui l’a marqué jusqu’au début des années soixante-dix étaient au cœur de la première halka animée par El hadj El Mekki Bensaïd, Bouziane Ben Achour et Djamel Bensaber lors de la 40ème édition du Festival national du théâtre amateur de Mostaganem, sous le slogan «mémoire du festival».
El hadj El Mekki Bensaïd, dit El Hadj El Mekki, l’un des doyens du festival, a raconté avec beaucoup d’émotion la naissance du festival dont l’idée germait depuis déjà plusieurs années au sein du mouvement des Scouts musulmans algériens, (MSA) et plus précisément au sein du groupe «Fawdj El fellah», qui donnait une représentation théâtrale une fois par semaine.
Ainsi, l’idée qui germait depuis 1965 vit le jour en 1967 grâce également à la contribution d’Abdelhalim Djillali, et de Ould Abderrahmane Kaki.
El Hadj El Mekki lira un poème inédit de Ould Abderrahmane Kaki et soulignera que, dès la première édition du festival, il revêtait un cachet national avec la participation de plusieurs autres wilayas, dont celles d’Alger, de Constantine et d’Oran. Les représentations se déroulaient au stade Benslimane et accueillaient jusqu’à sept mille spectateurs par pièce. La deuxième édition a pu être réalisée grâce à la mobilisation des habitants de Mesk El Ghanayem et au soutien du TNA qui avait envoyé dix tonnes de matériel en 68.
Mokhtar Athmani est intervenu pour expliquer qu’à la suite du coup d’Etat du 19 juin 1965, la liberté d’expression s’était rétrécie. La création du festival en 1967 était surtout une manière indirecte pour les artistes de reconquérir la liberté de s’exprimer sans aucune censure. Ainsi, le festival a été durant quelques années «une véritable tribune pour dénoncer les maux sociaux et les politiques». Bouziane Benachour a, quant à lui, souligné l’importance des débats qui se faisaient à l’époque. Des débats encore plus importants que les représentations elles-mêmes, grâce aux libertés d’expression et d’opinion où il y avait de véritables échanges entre les différents participants qui s’étaient abreuvés de l’esprit socialiste de l’époque.
Mohamed Fellahi précisera à son tour que «l’appellation d’amateur n’était pas liée à la qualité de la représentation, mais à d’autres considérations dues au contexte socio-politique de l’époque et au fait que mes troupes ne faisaient pas partie du théâtre étatique. Ainsi, les fondateurs du festival étaient conscients qu’il fallait beaucoup de doigté et de réalisme pour contourner cela en sachant que le véritable défi était que le théâtre demeure avant tout un espace de liberté».
La deuxième halka, dédiée à la mémoire du festival, a été l’occasion d’aborder la période s’étalant de 1975 à 1988, marquée par la censure et l’incursion des discours idéologiques dans l’expression théâtrale.
La chape de plomb des années soixante-dix
D’un point de vue esthétique, Abdelhamid Hamlaoui a mis en exergue l’amélioration de la qualité des représentations qui se sont bonifiées par rapport à la première période. De même, malgré la création des théâtres régionaux, l’absence d’un véritable mouvement de théâtres professionnels, le Festival de théâtre amateur de Mostaganem a fait tache d’huile et a donné naissance à d’autres manifestations de théâtres amateurs dans les autres wilayas.
Par contre, il a ajouté que, d’un point de vue idéologique, les représentations se sont éloignées du principe de la liberté d’expression et de théâtre provocateur, qui étaient l’essence même de la création du festival.
Ainsi, les représentations reflétaient les dualités idéologiques qui existaient au sein même du mouvement politique national qui avait marqué l’Algérie durant ces années.
De ce fait, il y avait l’influence et les orientations des choix politiques de feu le président Houari Boumediene avec les révolutions agraire et culturelle, et le courant parallèle du FLN sous l’égide de Kaïd Ahmed. Ce dernier a même réussi à censurer plusieurs pièces qui critiquaient les rouages et les abus du parti unique. Les présents ont cité l’exemple de la troupe «les Nuits de Cirta», qui avait présenté à l’époque un texte de l’Egyptien Youcef El Sebiaa en opposition au discours idéologique officiel.
A ce sujet, le critique Bouziane Benachour a apporté son témoignage, en confiant : «J’ai personnellement participé à exclure cette pièce du festival et à faire en sorte qu’elle ne puisse pas être représentée et obligé la troupe à quitter la ville. Aujourd’hui, je le regrette, car nous avons spolié nos amis et le mouvement du théâtre algérien d’une troupe talentueuse qui a abandonné les planches face à notre acharnement antidémocratique.»
Quant à Ahmed Cheniki, abordant l’idéologie du festival, il a souligné sur la même lancée que le discours idéologique qui était sur les planches était le même que celui porté par les médias du parti unique. Cela, avec les différents courants et les différentes luttes intestines, et ce, jusqu’aux années quatre-vingt.
Le grand virage d’octobre 88
La dernière halka a été consacrée au grand tournant de 1988, avec les interventions de El hadj Mekki, Mohamad Ouattou, Ahmed Cheniki et Djamel Bensaber. Ce dernier a souligné qu’après 88, le festival n’était plus sous la houlette de l’UNJA. Ainsi, avec l’effondrement des différentes idéologies et des idéaux sociaux politiques, le mouvement amateur a changé de cap et de thématique pour s’inspirer des pièces universelles et de célèbres textes algériens. Avec la décennie noire, dans les années quatre-vingt-dix, le festival s’était rétréci comme une peau de chagrin et toutes les activités et même les représentations, qui se résumaient à seulement quatre, se déroulaient au sein d’un hôtel. Il a fallu attendre l’année 2003 pour que le festival reprenne un nouveau souffle, grâce à son institutionnalisation et l’instauration d’un commissariat pour l’encadrer.
Ahmed Cheniki a souligné que ces années ont permis aux troupes d’amateurs la découverte du théâtre de l’absurde et des classiques du théâtre universel.
Djamel Ben Saber a souligné que, dans une perspective d’avenir, et pour la pérennité et l’amélioration du festival, une plate-forme est mise en place pour les trois prochaines années afin d’arriver en 2010 à avoir huit représentations dans le cadre de la compétition et une cinquantaine en hors compétition. Cela, dans l’intention de créer une véritable dynamique du marché théâtral et un circuit d’échanges national et international.
Il a également insisté sur la nécessité de miser sur la formation et l’encadrement académique des différentes troupes afin de rehausser les prestations des participants au festival.

S. B.
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