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Une disette est annoncée pour l’année 2008
Une disette est annoncée pour l’année 2008

Par : A. Lemili. La Tribune. 03/05/2008

Le visa de sortie en salle d’un film étranger en Algérie ne sera désormais délivré qu’après son visionnage par une commission ad hoc. Or, pour pouvoir visionner un film avant son exploitation, il faut qu’il puisse d’abord se trouver en Algérie. Mais, pour qu’il puisse entrer en Algérie, il faut qu’il ait ce visa d’exploitation…

Pour l’année 2008, voire pour celles qui suivront, les Algériens, et plus particulièrement les cinéphiles, auront peu de chance de profiter des dernières sorties cinématographiques, quelle que soit leur origine. Pour cause, une mesure administrative a été prise par le ministère de la Culture au cours du premier trimestre de l’année visant, aux yeux de ses promoteurs, à normaliser l’entrée sur le territoire des films étrangers et leur projection dans les salles.
Ainsi, dorénavant, le visa de sortie, apparemment délivré jusque-là d’une manière très allègre par les services du ministère de la Culture, très peu regardants, quoique toutefois pour des raisons qui n’ont rien à voir en réalité avec la vigilance quasi obsessionnelle installée au lendemain de l’indépendance via des organes chargés de la censure, ne pourra l’être (le visa) que seulement si une commission ad hoc chargée du visionnage dudit produit a fait le constat que le film proposé par le distributeur ne recèle aucun élément de nature à porter atteinte aux valeurs nationales et morales.
Or, pour pouvoir visionner un film avant son exploitation dans les salles, faudrait-il encore que ledit produit puisse se trouver en Algérie. Mais, encore une fois, pour que celui-ci puisse entrer en Algérie, il faudrait qu’il réponde à des démarches administratives et à une compilation de documents officiels, une procédure très contraignante dont la plus importante et la plus essentielle pour le distributeur est… l’obligation sine qua non de disposer du visa d’exploitation… Autrement dit, c’est l’histoire du serpent qui se mord la queue. Pour donner l’impression de ne pas être désarçonnés par une mesure irréfléchie prise au petit bonheur la chance, les responsables au niveau du ministère de la Culture ont une réponse évidemment toute prête : il suffirait tout simplement que l’importateur remette à la tutelle une copie du film sous forme de DVD. Et là encore, les promoteurs de l’opération semblent superbement ignorer que les règles internationales en vigueur dans le domaine n’autorisent pas, voire interdisent expressément et formellement le lancement du film sur quelque support que ce soit et plus encore en format CD ou DVD ou télévision jusqu’à son exploitation en salle et éventuellement l’amortissement de l’investissement pendant une période variable selon les pays quoiqu’une année demeure la moyenne. D’où encore une extraordinaire bizarrerie que s’apprête à inaugurer ou a déjà inauguré le ministère, si entre-temps la mesure n’est pas revue, celle d’encourager le piratage, un fléau que les responsables du ministère se flattent de combattre bannière au vent.
Du coup, l’un des plus importants distributeurs nationaux, qui a quatre films en rade à l’étranger, est aujourd’hui contraint de rompre ses engagements avec le plus important major mondial du cinéma, de cesser sans doute son activité parce que son manager ne se voit pas dans la peau d’un distributeur important des films de fiction qui dateraient et plus particulièrement au moment où il a de tout temps mis un point d’honneur à faire coïncider la date de sortie des films choisis avec celle (sortie) européenne et parfois (à trois reprises) avec quarante-huit heures d’avance sur celle du pays producteur (Etats-Unis). Il devient dès lors des plus abscons de s’expliquer par quelle géniale alchimie le ministère de la Culture, dont le challenge le plus important à l’horizon 2012 est de rouvrir le maximum de salles de cinéma et de relancer l’activité, compte les faire tourner en l’absence de films étrangers.

A. L.
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