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| M. Ould Ali L’hadi, directeur de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri |
«La solidarité est nécessaire pour l’animation artistique et culturelle».
Par : Amar Chekar. La Dépêche de Kabylie. 17.09.2008
La culture étant l’image réelle du développement et du civisme des peuples depuis la nuit des temps, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, à sa direction Monsieur Ould Ali L’hadi, avec son équipe composée entre autres d’un personnel conscient du sens de l’accueil et de valorisation artistique et culturelle, ne ménage aucun effort-où chacun fait de son mieux - afin de donner une vie et une ambiance à la vie citoyenne, et ce jusqu'à programmer des galas dans les villages les plus lointains du centre du chef-lieu de la ville, et cela à travers un programme riche et varié, allant des vedettes de la chanson algérienne et kabyle en particulier,mais aussi une chance de découverte et de promotion de jeunes talentueux aux côtés des maîtres tels que l’éternel Lounis Aït Menguellet, Akli Yahyathen, Akli D et tant d’autres valeurs artistiques et musicales. Avec son ouverture d’esprit et de lucidité spirituelle, Monsieur Ould Ali L’Hadi,nous entretient sur bon nombre de questions d’actualité
La Dépêche de Kabylie : M. le Directeur de la Maison de la culture, on constate un important et riche programme en activités artistiques et culturelles durant ce mois de Ramadhan. Comment estimez-vous la présence des citoyens à ces rendez-vous artistiques avec des chanteurs de renommée et autres débutants ?
Ould Ali L’hadi : Effectivement, chaque année on organise des programmes riches et variés du début jusqu'à la fin du mois de ramadhan. Classiquement et traditionnellement, on programme 28 ou 29 spectacles pour le mois de ramadhan uniquement. Les chanteurs sont des jeunes et moins jeunes, voire des moins connus jusqu’au plus connus, et ce dans le but de donner la chance aux amateurs et jeunes chanteurs qui animent généralement la première partie des spectacles avec des noms de chanteurs bien connus dans la chanson algérienne et particulièrement dans la chanson kabyle. Concernant l’affluence des citoyens pour la première semaine, disons tout juste que c’est un peu moins de la moyenne, cela dépend des artistes, mais généralement on a enregistré un taux faible durant les premiers jours de ce mois de carême, ce qui est dû généralement aux conditions de sécurité qui prévalent d’abord dans la région du centre du pays de façon générale et à Tizi Ouzou d’une manière particulière, disons aussi que les familles restent en stand by. Durant les premiers spectacles. Chacun attend l’autre pour donner plus d’assurances à aller voir un spectacle, mais en ce qui nous concerne directement le personnel, la Direction et tout l’encadrement du secteur sont mobilisés : chacun assure sa mission et ses tâches convenablement. Les agents de l’ordre, et les Services de sécurité aussi travaillent dans l’esprit de l’efficacité pour assurer la sérénité, la sécurité et assurer en même temps l’accueil dans les meilleures conditions.
Pensez-vous que les prix d’accès aux salles de spectacles sont à la portée du large public ?
Je crois qu’au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri à Tizi Ouzou, ce sont les prix les moins chers à l’échelle nationale. Nos tickets ne dépassent pas les 300 DA. Ce sont des prix de 100, 150 DA et 200 DA, et il y’a des noms de chanteurs célèbres que l’on peut élever à 300 DA ; je pense très franchement que voir Lounis Aït Menguellet, Allaoua ou Djamel Allem, Akli D, Hassen Ahrass, Rabah Asma ou Akli Yahyathen à 300 DA, c’est vraiment un spectacle donné. Ailleurs, les spectacles sont disponibles de 500 à 700 DA, ce que nous ne faisons jamais a Tizi Ouzou. C’est vrai que nous sommes un service public, un espace d’animations artistique et culturelle, mais il faut que notre public et concitoyens sachent que l’établissement vit de ses recettes aussi. Certes, nous avons le soutien et une subvention du ministère de la Culture,mais c’est une subvention qui suffit tout juste à honorer les charges salariales des travailleurs et quelques autres charges obligatoires, sinon pour assurer l’hygiène, l’ entretien et l’animation au niveau de l’établissement et dispenser des ateliers pédagogiques pour des milliers d’enfants et jeunes, il faut que l’établissement fasse chaque année au minimum 7 ou 8 millions de dinars de recettes; cela dit, il faut que les gens le sachent. C’est un appel que je fais à tout notre public et nos concitoyens pour venir justement, et ce afin de nous aider en achetant le ticket,et par cet acte c’est aussi participer et aider à la promotion de la Culture et de l’Art au niveau de cet établissement culturel mais aussi à l’échelle de la wilaya de Tizi Ouzou de manière générale.
Il y a aussi la question de l’éclairage public, qui pourrait présenter l’obstacle qui ne permet pas aux familles de traverser des rues dans l’obscurité, ainsi que le manque ou l’absence de transport la nuit pour les concitoyens et autres villageois avides de voir des spectacles et avoir de bons moments et qui ne peuvent malheureusement pas se déplacer la nuit…
Un secteur à lui seul ne peut pas se suffire et évoluer s’il n’ y a pas de solidarité intersectorielle. On cite le transport, l’éclairage public, l’hygiène, l’environnement entre autres ; si les secteurs ne sont pas solidaires et efficaces, il est clair qu’une famille ne peut pas traverser des ruelles obscures et venir, surtout si les alentours sont impropres et les conditions d’hygiènes ne sont pas réunies. C’est la raison pour laquelle je fais appel à tout le monde et aux secteurs concernés pour nous aider justement dans l’esprit de culture et de solidarité pour le développement du cadre de vie de notre environnement.
Bien que de nombreux citoyens viennent malgré cela voir des vedettes et chanteurs reconnus à l’échelle nationale et d’autres amateurs non connus. A présent, pour participer, assister et voir les spectacles que pourriez-vous lancer comme message ?
Je pense que la présence du public aux spectacles, c’est un signe de reconnaissances et de gratitudes à l’égard des artistes. L’établissement culturel Mouloud-Mammeri donne la chance déjà à ces jeunes chanteurs de faire la première partie du spectacles aux côtés des célèbre chanteurs Akli D, Djamel Allam,Yasmina, Allaoua, Ali Amrane et bien d’autres noms très respectueux. Je pense que nous on donne cette chance justement pour la possibilité de s’épanouir et d’affirmer leurs talents et de promouvoir par la même occasion la chanson algérienne de façon générale et kabyle en particulier,donc c’est au public de s’impliquer et aussi de les encourager. Par exemple, cette fois-ci nous avons au menu plus de 60 artistes et une trentaine en attente et l’on espère que les collectivités locale s’impliquent et subventionnent le secteur pour qu’on puisse justement élargir l’animation aux autres localités de la wilaya. Il ne s’agit pas seulement d’animer un espace de la Maison de la culture au chef-lieu de la wilaya : notre défi, notre rôle et notre objectif c’est de pouvoir justement donner la joie à ses concitoyens dans les villages les plus reculés de la wilaya. On a fait une expérience au début du ramadhan avec deux villages, Koukou à 70 km du chef-lieu et Thaourirth Mokrane qui est à une trentaine de kilomètres : on a vu la joie des citoyens qui sont sortis massivement par milliers pour rester jusqu'à des heures tardives et assister, partager des moments de joies et de galas avec les artistes.
D’autant plus, une salle de spectacle agréable-confort et climatisation —, c’est aussi un atout de motivation pour les citoyens…
Pour nous, on ne lésine jamais sur les moyens pour le confort de notre public- c’est notre devise même- mais il y a aussi la mobilisation du personnel pour fournir une prestation de qualité à la hauteur de l’attente du public afin d’assurer un climat de convivialité et de sérénité; nous avons aussi équipé l’espace d’éclairage et de sonorisation neufs ainsi que la siègerie et la moquette et un salon aménagé pour l’accueil de nos artistes et autres. Et nous sommes justement en train de mettre les bouchées doubles pour faire fonctionner la climatisation, et en tout, c’est d’avoir aussi une salle de spectacle digne de son nom. A l’occasion, je lance cet appel en direction du public afin justement de préserver cet espace qui est le leur, et c’est au public de le préserver et le prémunir de tout acte malveillant.
Quelque chose pour conclure ?
Eh bien ! Merci à vous et à tous nos artistes et musiciens et à tous ceux qui nous prêtent mains pour promouvoir la Culture et l’Art, comme je rends hommage à Madame la ministre de la Culture, Khalida Toumi qui répond favorablement à chaque fois que nous la sollicitons et il faut reconnaître que l’apport du ministère de la Culture et énorme dans tout le secteur,que ce soit en matière d’équipement,d’investissement ou d’animation culturelle.
J’espère que la joie et le bonheur continueront, et pas uniquement en ce mois de Ramadhan, mais pour toute l’année.
Amar Chekar
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