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FOISONNEMENT DES LIBRAIRIES À ALGER
La soif de lire…

Par : Sabrinal. La Soir d'Algérie. 30.09.2008

Qui a dit que les Algériens boudaient les livres ? A Alger, les librairies foisonnent, renaissant de leurs cendres après des années de léthargie. Un ex-fastfood, un ex-magasin de chaussures ou de tapis, et c’est tous les amoureux des livres qui applaudissent en chœur.


La nourriture de l’esprit est la plus forte. Et malgré le prix qui reste toujours élevé, on n’hésite pas à rogner le budget alimentaire ou vestimentaire pour s’offrir le dernier roman de Maïssa Bey, Mark Henri Lecry, Yasmina Khadra, Danielle Steel ou Barbara Wood.

Les jeunes renouent avec la lecture
Lisez-moi, lisez-moi, lisez-moi ! nous supplient tous ces beaux livres rangés sur les rayons et sur les tourniquets. Inutile d’insister auprès des accros de lecture. Ils savent trouver le chemin des lettres. A la librairie des Beaux-Arts (rue Didouche-Mourad), une jeune fille pousse la porte et s’écrie : «Avez-vous des romans de Danielle Steel ?» «Mais oui, mais oui, vous avez un large choix à l’étage !» répond Malika Sadeg, la libraire. «A chacun son goût», confie-t-elle. «Généralement, les jeunes filles fleurs bleues, férues de romans à l’eau de rose, craquent pour les romans de Danielle Steel et Barbara Wood. Lorsque ce n’est pas elles qui les achètent, elles se les font offrir par leur petit fiancé (rires). On a aussi remarqué que les jeunes dont l’âge oscille entre 15 et 25 ans lisent de plus en plus. Les thrillers genre Stephen King sont leur dada. Par ailleurs, un nouveau phénomène apparaît. On voit de plus en plus de jeunes mamans entraînant leurs enfants, même tout petits, dans les librairies pour leur insuffler le goût de la lecture. Les élèves scolarisés dans les écoles privées arrivent aussi en masse avec des listes interminables d’ouvrages inscrits à leur programme (Racine, Homère, Molière…). Quant aux livres d’art qui coûtent les yeux de la tête, ils intéressent particulièrement les immigrés, les touristes ou les chefs d’entreprise qui en acquièrent pour les offrir en guise de cadeaux à leurs homologues étrangers. » Et de conclure «Une chose est sûre, l’achat d’un livre reste avant tout un problème de mentalité. Certaines personnes n’hésiteraient pas à flamber 4 000 DA dans un fast-food, mais feront la fine bouche lorsqu’il s’agit de débourser 500 DA pour un roman !»

Les auteurs algériens plébiscités
Socrate est une nouvelle librairie qui a ouvert ses portes en juin dernier (à côté du cinéma ex-ABC). Elle est tenue par Mohamed Bafdel, ancien cadre à l’Enal et ex-libraire à la librairie Ibn-Khaldoun. «Il y a un moment dans la vie où il faut voler de ses propres ailes et lorsqu’on a la passion des livres qui coule dans nos veines, on ne peut y échapper», nous confie-t-il avec un large sourire. Pour inciter les jeunes à lire, Mohamed a eu une idée géniale. «J’ai constitué une petite bibliothèque avec mes romans personnels et instauré un système de prêt contre une somme symbolique». Et de constater : «Les Algériens sont avides des dernières publications. Par ailleurs, ils adorent les ouvrages liés à l’histoire de l’Algérie. Quant aux auteurs algériens, ils sont plébiscités. Ainsi, les romans de Yasmina Khadra, Abderahmane Zakad, Maïssa Bey, Djamel Mati, Anouar Benmalek, Mustapha Benfodil, Adlane Meddi, pour ne citer que ceux-là, ont le vent en poupe. A noter que les nouvelles plumes sont également appréciées. Et malgré l’inflation et la cherté de la vie, les gens n’hésitent pas à casser leur tirelire pour repartir avec leur roman préféré sous le bras.

Une librairie c’est mieux qu'une pizzeria !
Les librairies fleurissent un peu partout dans la capitale. Les Mots, cet ex-magasin de chaussures près de la rue Victor-Hugo, est bien achalandé. Lors de notre passage, plusieurs clients venaient s’enquérir de la disponibilité des derniers romans de Yasmina Khadra et de Nina Bouraoui. «Il faut encore patienter», leur lance Wardia la libraire. Au bout d’une année de présence dans cet espace de lettres et de savoir, cette dame a eu le temps de prendre la température. «Les gens sont assoiffés de lecture. En découvrant ce lieu, ils étaient nombreux à s’exclamer : «Enfin une nouvelle librairie et non une pizzeria !» Et malgré l'érosion du pouvoir d'achat, ils sont prêts à tous les sacrifices pour acheter leur roman préféré. Les parents encouragent leurs enfants à lire même si le premier réflexe de ces derniers est de se ruer directement sur le rayon des BD : ( Cédrix, Tintin, Astérix: 1 080 DA) ou des Mangas (entre 780 et 1 200 DA). Et de poursuivre : «Des gens parcourent des centaines de kilomètres pour acheter des livres à Alger. Récemment, une famille est venue spécialement de Jijel et est repartie la malle pleine d’ouvrages en tous genres. Reste à déplorer le décalage enregistré pour la réception de certains livres par rapport à leur sortie en Europe, entraînant la frustration de nos lecteurs. Ce fut notamment le cas pour le livre de Cecilia Sarkosy, reçu une année après sa publication en France.

Le livre parascolaire en force
En cette rentrée scolaire, les rayons des livres parascolaires sont littéralement assiégés. Vendus entre 150 et 400 DA, ils restent à la portée des bourses moyennes. «Je viens acheter les annales des matières scientifiques pour ma fille qui se présentera à l’examen du brevet cette année», nous révèle une dame rencontrée sur les lieux. Nous y avons aussi croisé les inconditionnels de polars et de romans policiers, comme ce jeune homme fan des histoires rocambolesques d'Agatha Christie. Quant à ce monsieur, la soixantaine, il jettera son dévolu sur le dernier roman de Marck Levy Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites. Les librairies reprennent du poil de la bête. Ce sont des espaces où se tissent des liens et où s’échangent les pensées. «Certains fidèles clients nous prêtent même des romans à lire», nous dira Wardia. Preuve que les librairies sont les témoins privilégiés de relations conviviales dont le dénominateur commun demeure l’amour de la lecture.

Sabrinal
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