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Beaux-arts et enseignement
Beaux-arts et enseignement

Sens de l’art et gout de reforme

Contribution par : Noureddine Belhachemi *

Qu’il y ait une réforme de l’enseignement des écoles des Beaux-arts pour améliorer la situation de leur « culture », voilà une opportunité à laquelle on ne peut qu’y adhérer. Il ne s’agit pas de dénoncer un concept qui suppose une nouvelle réglementation dans l’agencement du savoir et des connaissances dans les établissements ou ont pratiqués de grands artistes et maitres artisans algériens, souvent sans aucune connaissance des préceptes formateurs, qui même s’ils ont dispensé certaines spécialités stylistiques, souffraient non seulement des moyens financiers et matériels mais aussi d’une insuffisance cruciale en pédagogie.
Parce que la transmutation du monde des arts plastiques a tellement évoluée avec l’imagination et la technologie moderne, parce que les sciences de l’art réclament plus d’existence et d’espace dans les canevas éducatifs et parce que la tangibilité des écoles d’arts est devenue tellement appropriée au développement socioculturel qu’il semble convenable de réclamer plus d’ « intelligentsia » dans l’élaboration de programmes. Cette question de réforme de l’enseignement artistique en Algérie n’interpelle-t-elle pas la problématique d’équilibre entre les arts conformistes de traditions et les compréhensions de dépendances vis-à-vis de la mondialisation de l’art ? C’est probable qu’une réussite d’un « management » culturel réside, non au niveau des matières à enseigner par ses formes de connaissances, ni au niveau des méthodes ou des savoirs faires mais vraisemblablement dans l’incitation des « effets » discursifs de convergences avec des objectifs assignés d’une réforme ou d’autres mutations afin d’obtenir des résultats concrets, éthiques, esthétiques et une mise en perspective d’essor de la personnalité artistique maghrébine.
Le but n’étant plus de négocier des prouesses dans le domaine de l’animation artistique mais plutôt d’améliorer les phases de développement a enjeu culturel par une meilleure capacité des étudiants en aptitudes d’observation, d’introspection des phénomènes nouveaux d’apparences et de meilleurs dispositions en présence artistique aptes aux manifestations culturelles internationales. A la pensée d’une réforme d’enseignement artistique, en plus du référant des jumelages des écoles, d’autres domaines didactiques devraient être réellement pris en considération relevant de l’art moderne, comme la psychologie, l’esthétique, les sciences des arts et les civilisations.
Les écoles des Beaux arts en Algérie doivent s’atteler maintenant, comme l’économie de marché a une finalité pédagogique plus compétitive que celle du marché de l’art. Se contenter de concevoir l’enseignement comme une éducation artistique locale propre aux représentations pour les animations culturelles reste trop aléatoire pour un pays à la croisée des cultures méditerranéennes. L’art est un champ mondial qui ne peut obéir qu’au développement créatif loin de toute emprise géographique spéculative. L’école doit préparer le 21eme siècle avec de nouveaux paramètres didactiques, non pas pour une professionnalisation artisanale, telle que dispensée dans les centres de formations spécialisés mais plus pour s’imprégner des tendances socioculturels et socioprofessionnels modernes.
Le bilan stérile des débouchés avec le nombre croissant des désorientés des beaux arts ne peut que nous interroger s’il y a une réelle prise de conscience du devenir des étudiants en arts plastiques. Il ne servirait à rien de nier l’inquiétude et le malaise des sortants des écoles d’arts, non de leur incapacité technique mais plutôt pendant leur période de détermination qualificative en face de la réalité frustrante du terrain socioprofessionnel. Si les difficultés de formation ont pu être gérées en phase scolaire, il en est autrement dans la période structurelle du praticien de l’art face aux incohérences urbaines et civilisationelles.
En ces temps présents trop de jeunes se détournent de plus en plus de l’enseignement artistique, alors qu’auparavant dans les années 90, pour quarante places pédagogiques, il y avait plus de deux cent candidats potentiels ; maintenant même avec une garantie de réussite au concours d’entrée, les postulants se font rares. Si aujourd’hui, ils se disent préférer garantir un métier d’avenir que de suivre un aléatoire cheminement artistique totalement étranger à leur corpus socioculturel, c’est peut être à l’échelon national que cette réalité formelle doit être analysé d’où les diverses rencontres pédagogiques n’ont pas prêté grande attention. Aujourd’hui, pas de lapsus à dire que nos jeunes sont intelligents autodidactes et qu’ils ont beaucoup de dispositions a prouver a la corporation y compris les maitres professionnels de l’art.
À quelle utilité servent les écoles des beaux arts ? Cette question à la fois candide et provocatrice ne peut que nous interroger sur la mission de ces établissements. Quelle doit être leur véritable nature dans la société ? Ethnographique, artistique, pédagogique ou culturelle ? Ce questionnement auquel surement les décideurs ont étés confrontés, reste toujours d’actualité à l'heure où les artistes confirmés n’arrêtent pas de dénoncer des disciplines trop naïves et passéistes dans le contexte international. Même si les conditions culturelles ethnographiques de la société algérienne mettent les écoles d’arts dans une situation inconfortable, une autre approche de réflexivité dans la réforme peut se révéler très productive pour la population estudiantine future.
La vocation du système pédagogique des beaux arts ne peut s’établir que sur l’ouverture des connaissances avoisinantes des sciences humaines, sociales et urbaines. Cette mission de l’enseignement artistique, qui n’est pas du ressort des sciences exactes cela va de soit, est de réapprendre avec les mondialisations, à comprendre, à écouter, à discuter des nouvelles interstices en arts plastiques et visuels pour mieux être dans la critique constructive au-delà des ringardes maitrises du chef d’atelier. Il ne lui appartient plus d’être le maitre savant donneur de leçon, cependant il peut intégrer les pensées conceptuelles initiatrices des arts nouveaux comme quoi que « chacun de nous a une aptitude à créer », que « la création se fait par combinaison et réorganisation d’éléments existants et nouveaux » que « l’art fait largement appel a l’instinct et l’inconscient » et qui feront de lui un prisme de réfraction de talents issus de cette école des beaux-arts. Celle-ci en principe n’est qu’une institution d’approfondissement dans les arts des designs et de la création. La disposition des programmes actuels souffre d’un anachronisme mélancolique d’aucun secours à l’ancrage aux nouvelles données du domaine de l’enseignement artistique. Il serait judicieux de proposer un comité des sages qui remplirait le rôle de synchronisation entre les assistants- formateurs qui, longtemps lovés dans la dichotomie d’artistes-professeurs, ont évacués totalement l’esprit de critique dans l’accomplissement de leur taches et dans la perspicacité du besoin des autres passerelles contemporaines culturelles nécessaires a leur champs d’action. Cependant, n’oublions pas que l’envie de la réussite est aussi un signe de performance,…. mais là, on n’est plus dans l’enseignement mais chez l’artiste !

*Maitre assistant des Beaux arts


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