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A l’occasion de la tenue des Journées nationales du monologue
A l’occasion de la tenue des Journées nationales du monologue

La direction de la culture lance un bulletin d’information culturelle pour Sétif
Jeudi 24 mai 2007

Par Abdelhalim Benyelles

Le départ de la compagnie théâtrale de Sétif «les Compagnons de Nedjma» à Lyon pour la participation à l’acte III du programme «Noir sur blanc» a constitué certes un événement, car l’option est d’abord placée dans une formule nouvelle, celle d’une action de partenariat lancée en 2005 par les trois associations, Chrysalide d’Alger, Gertrude II de Lyon et les Compagnons de Nedjma de Sétif. Mais il s’agit aussi d’une nouvelle forme de gestion de l’activité artistique et culturelle, basée sur l’esprit de l’initiative orientée vers la capacité de l’organisation du spectacle, en entreprenant des actions de partenariat en direction des producteurs de spectacles et des opérateurs économiques dans le but d’établir des passerelles culturelles entre les deux rives de la Méditerranée, avec la contribution du monde économique pour la promotion des spectacles, ce qui constitue désormais une vision d’avenir pour l’instauration d’un marché de l’art en Algérie. Cette nouvelle approche artistique, placée sous une optique libérale, tend à dépasser les contraintes bureaucratiques et administratives de la tutelle dans le but de libérer l’activité artistique et culturelle, et par là même, les compétences dans le domaine.
Face à cet événement, la direction de la culture de la wilaya de Sétif se devait de relever le défi du comblement de ce vide culturel persistant qui n’est meublé que de temps à autre, et par des initiatives «privées». C’est ainsi que sont organisées, depuis dimanche dernier, dans le cadre d’Alger, capitale de la culture arabe 2007, les Journées nationales du monologue. La manifestation, qu’abritent la maison de la culture de Sétif et le théâtre municipal de la ville, regroupe une douzaine de comédiens spécialisés dans le one-man-show qui représentent différents théâtres, dont le Théâtre national algérien et les Théâtres régionaux de Annaba, de Tizi Ouzou, de Batna et de Skikda. Ces Journées, ouvertes dimanche soir dernier, par le monologue Fatma, écrit par M’hamed Benguettaf, mis en scène par Sonia et interprété par Nesrine Belhadj, prévoient d’intercaler, dans les représentations que donneront les comédiens professionnels, celles de jeunes formations théâtrales de plusieurs communes de la wilaya de Sétif.
Ces baptêmes des planches permettront d’«encourager les associations et les jeunes artistes de la wilaya, d’améliorer leur jeu et de les aguerrir au contact de professionnels», diront les organisateurs qui préciseront que plusieurs représentations seront, par ailleurs, données dans certaines communes de la wilaya, en vue «de permettre aux populations de la wilaya profonde de profiter de ces journées et de vulgariser le quatrième art qui n’a pas toujours droit de cité dans les zones rurales». Le programme de ces Journées nationales du monologue comporte également une excursion à Djemila ainsi que des conférences-débats.
Parmi les représentations au programme, le one-man-show de Lamri Kaouane qui présentera sur scène l’histoire d’un jeune étudiant algérien diplômé qui, ne trouvant pas de poste de travail, décide d’émigrer.
Le monodrame de Sifeddine Bouha, de l’association Essarkha de Skikda, installe, lui, son décor dans une salle de tribunal pour raconter les problèmes, les frustrations et les maux sociaux que vit le jeune Algérien. Quant à Cherif Aggoun de Tizi Ouzou, il déroulera, pour sa part, le quotidien d’un médecin de campagne. Le Marché de l’humanité de Toufik Mimiche du théâtre de Annaba est un autre monologue ayant pour sujet un jeune diplômé sans travail qui songe désormais au pouvoir de la création. On remarque dès lors le choix d’une thématique centrée sur le drame de la génération des jeunes en Algérie.
L’organisateur de la manifestation culturelle, le directeur de la culture de la wilaya de Sétif, Mohamed Zetili en l’occurrence, a édité à l’occasion un bulletin culturel de huit pages en couleur qui est aussi appelé à couvrir dorénavant les événements artistiques et culturels organisés à Sétif, précisera son concepteur, dont le parcours professionnel renvoie indéniablement à son profil journalistique à Constantine.
A considérer les efforts déployés pour faire de ces Journées nationales du monologue une réussite, on est porté à croire que l’entreprise du directeur de la culture de Sétif s’apparente à une approche nouvelle de la conception de la gestion du fait culturel. Mais si, globalement, son entourage s’est inscrit dans la politique qu’il a initiée depuis son installation, certains demeurent cependant figés dans des procédés les plus passéistes quant à la gestion et à la prise en charge du volet culturel à Sétif.

A. B.

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