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Rappeler la lumière ou traiter de la survie
Rappeler la lumière ou traiter de la survie

En lisant la presse nationale, ce matin du samedi 2 juin 2007, grande fut mon envie de dire la persistance d’un Etat à évacuer encore une fois la question culturelle et aussi grande fut mon interrogation de comprendre ces blancs de la pensée, ces intermittences de la raison et de l’intelligence.

Un communiqué de la présidence de la république désigne les ministres chargés d'expédier les affaires courantes, les affaires culturelles ne sont pas citées. Au moment où je m’apprête à écrire ces quelques mots, je me rends subitement compte de la vacuité d’un tel exercice, tant la réponse à la question de la culture en Algérie appelle le vide et indiffère. Cette question est et sera essentielle pour la cohésion sociale et nationale du pays et elle appelle une réponse essentielle « notre capacité à vivre ensemble et à partager le même pays ».

La nanotechnologie rend les matériaux sensibles, interactifs et intelligents pour la maison du futur. A quand des politiques sensibles à la culture, actifs et solubles dans l’intérêt général ?.

Quels peuvent être alors nos objectifs et nos attitudes ?. La préservation de la culture et son développement sont des impératifs d’engagement et de vigilance citoyenne, cela doit être les lignes de conduite qui permettent à chacun de nous d’agir et d’œuvrer dans ce sens. La société civile doit être au cœur de ce combat, j’emploie à bon escient ce mot qui pourrait paraître belliqueux, essentiel et utile pour le futur, pour exiger une histoire en devenir.

L’Algérie a t’elle renoncée, abdiquée, à faire valoir sa culture ?. Aucun signe tangible d’une stratégie de long terme et à long terme, n’apporte d’élément probant et ne montre l’intérêt des pouvoirs publics à la préservation de la culture, si ce n’est cette propension des dirigeants à la déclaration, du slogan périodicisé, cache-misère d’un pouvoir tétanisé par sa propre histoire.

Qu’existe t’il dans cette Algérie indépendante où les pouvoirs publics oscillent entre volonté d’hégémonie et aveu d’impuissance. Volonté d’hégémonie de gérer, pensée unique, les choses culturelles, de cadenasser le champ culturel, de rétrécir l’expression et la diversité d’opinion, de coopter des « personnalités » et d’en faire les interlocuteurs et les avis autorisés et aveu d’impuissance car est volatile, érodé son projet culturel et ses relais d’influence.

La grandiloquence des projets et les prétentieux rendez-vous avec l’histoire se résorbent avec pathétisme. Le cadavre-culture, en décomposition depuis « Année de l’Algérie en France », est en putréfaction avec « Alger capitale culturelle arabe ». Deux parodies de mauvais goût, avec les mêmes ambitions, les mêmes acteurs, les mêmes scénarii et les mêmes échecs. Au mieux, cela indique de la constance dans les résultats. Tout cela est insultant pour l’avenir, insultant pour nos aînés dont nous n’aurons pu protéger le travail et la création, indigne pour le présent, et injurieux pour nos enfants en gommant leur histoire.
Il s’agit de ne pas épargner les pouvoirs publics, d’être dans l’exigence d’une transparence quant à l’utilisation des deniers publics, à la circulation du patrimoine national et à la gestion du capital institutionnel et structurel de la nation. Plus que jamais, le projet culturel doit être articulé au projet de société. Si nous ne multiplions pas les actes d’indignation et de présence, les politiques ne seront plus nécessaires pour plonger la culture dans l’obscurité.

A chaque législature, le ministre de la culture s’empresse de dérouler une automaticité de propos : revalorisation du patrimoine culturel, réorganisation des institutions culturelles et enrichissement de la législation. A chaque bilan, les rapports de l’Etat et de la chose culturelle se résument à une « générosité » financière dédiée aux célébrations, aux discours-contrepoint de conjonctures politiques et à une intervention de la puissance publique qui ressemble à du mécénat.

Quel travail dans les temps à venir ?. Pour le champ des arts visuels, il faut défaire la trilogie suivante, socle de l’inertie et de la paresse :
- le maintien et l’affirmation d’un art et d’une culture officiels
- l’association des artistes à la seule commande publique et officielle
- le maintien d’un seul cadre organisationnel officiel des artistes

Il faut mettre en perspective des projets novateurs ou des éléments de rupture avec le « culturel entendu », associant tous les acteurs de ces champs d’expression :
- Echanger, nous rencontrer, formaliser des temps de rencontre et de travail permanent. Imaginer des outils d’échanges et de concertation. Imaginer des outils de consultation et de démocratie participative avec les acteurs du champ culturel et artistique
- Evoluer vers un rapport de confiance entre les acteurs culturels et leurs représentants élus et les détenteurs de la décision
- Créer un centre de documentation et de recherche sur les arts et associer la communauté artistique à la conceptualisation et à la finalisation de ce projet
- Trouver les modalités de circulation des hommes et des œuvres. Permettre la valorisation du travail artistique. Développer la médiation culturelle avec le monde scolaire et universitaire
- Faire rencontrer l’université et le monde de l’art et de la culture
- Redéfinir les politiques publiques pour l’avenir et leurs mécanismes d’évaluation
- Renverser le déficit infra structurel à Alger et à l’intérieur du pays et définir la politique « d’accompagnement » financier du réseau privé
- Associer les artistes algériens vivant à l’étranger au projet culturel et artistique national sinon le risque de fracture de la communauté artistique est présent. Re-charner le dispositif structurel et programmatique national qui est trop contraint, « étroit », « en panne » d’événements en mesure d’accueillir tous les talents et toutes les initiatives
- Re-visiter l’enseignement artistique, mettre en respiration les écoles d’art, affirmer l'étude de l'histoire de l'art algérien, former toute la chaîne du savoir utile aux arts visuels (historiens, critiques d’art, journalistes spécialisés…)
- Mettre en place un système de défiscalisation au bénéfice des personnes et/ou des institutions qui soutiennent la création culturelle et participent à l'acquisition d'œuvres
- Mettre en place un système d’aides et de soutien aux artistes et créateurs
- Mettre en place des supports de communication et de diffusion de la création

J’appelle, par conséquent, de mes vœux la tenue d'états généraux sur l’art et la culture en Algérie qui permettrait de faire un état des lieux et d'élaborer des perspectives de travail. Dans un premier temps, nos échanges et l’extraction des propositions émises pourraient constituer un cahier de doléances.

Les hommes de culture, les artistes, les institutions culturelles doivent développer leurs activités dans une perspective globale déterminée dans une loi d’orientation et de programmation. C’est bien à la société, donc à nous, et à l’Etat, dans un cadre concerté, de fixer l’ambition de progrès pour la culture. Il n’ y aura pas d’excellence de la culture sans liberté et sans responsabilité. L’urgence doit être maîtrisée par l’essentiel.

Mansour Abrous

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